La collaboration s’articule lorsqu’un groupe d’individus travaille et réfléchit conjointement. Pour bien collaborer, le bien-être de l’équipe au cas par cas est un élément important. En effet, la « bulle » collaborative est fragile. La collaboration repose sur l’aisance des collaborateurs à échanger dans leur travail et leurs projets, mais aussi sur leur ressenti d’accomplissement ; tout cela reposant sur leur état d’esprit et leur bien-être sur le lieu de travail.
Ainsi, demander à ses collaborateurs de collaborer ne suffit pas ; il est aussi nécessaire d’instaurer un environnement à la fois sécurisant, ouvert à la discussion et vecteur de motivation.
Des besoins définis pour le bien-être au travail (ou ailleurs)
Selon Abraham Harold Maslow, théoricien et psychologue humaniste américain, les besoins des individus sont classés en différentes strates formant une pyramide. Les besoins primaires, qui sont les plus basiques, sont le pilier de tous les besoins suivants. En bas de la pyramide, les besoins concernent tout ce qui permet à l’être humain de vivre. Au-delà de ces besoins primaires, accessibles lorsqu’ils sont comblés, il existe les besoins en termes de sécurité, de sentiment d’appartenance, d’estime de soi et enfin d’accomplissement.
Chaque étage de la pyramide doit être complété pour évoluer de manière croissante jusqu’à son sommet. Ainsi l’estime de soi ne peut être comblée sans sentiment d’appartenance par exemple.
Pour créer un lien avec le contexte professionnel :
les besoins primaires ou physiologiques s’apparentent à l’accès à un lieu qui puisse satisfaire les exigences physiques humaines. Il s’agit aussi du salaire permettant le financement des charges de l’employé.
les besoins de sécurité se rapportent à la fois à la nature du lieu de travail qui se doit d’être sécurisant et adapté et à la fois à ce qui est mis en place pour lutter contre les risques physiques et psychosociaux. Dans le cadre de ce dernier point, la lutte contre toute forme de violence en fait également partie.
Le besoin d’appartenance se traduit par le désir de faire partie d’un groupe, l’homme étant un animal social. Ainsi, au sein de l’entreprise, le salarié doit pouvoir se sentir intégré à son équipe, d’une part via l’acceptation de ses pairs et d’autre part via le sentiment d’être entendu et compris au sein du groupe. Une démarche de favorisation de la cohésion d’équipe est nécessaire pour atteindre le sentiment d’appartenance. Cela peut prendre la forme d’activités d’équipes pour resserrer les liens humains ou des moments de partage ludiques.
Le besoin d’estime dans le monde professionnel est corrélé avec la considération que les collaborateurs peuvent obtenir au sein de leur travail. La considération peut être démontrée par l’inclusion complète de son équipe aux projets : accompagnement dans la formation et l’aboutissement des objectifs, échanges avec les collaborateurs pour prendre en compte leurs avis et idées. Il est utile également de diversifier les marques de reconnaissance lorsque les missions sont accomplies.
Le besoin d’auto-accomplissement, au sommet de la pyramide, s’apparente au désir de se réaliser individuellement. Il s’agit de développer son potentiel personnel, que ce soit en termes de connaissances ou de compétences, de perfectionnement pur en tant qu’être humain en s’enrichissant de qualité telle que la créativité par exemple. Les éléments pouvant combler ce besoin varient selon les personnes, le sentiment d’accomplissement du développement personnel étant unique à chacun.
Agir pour le bien-être des collaborateurs
Un espace de travail adapté
Le lieu de travail n’est pas seulement un ensemble de pièces où les individus voient défiler leurs heures de travail en accomplissant des tâches. Il s’agit plutôt en réalité d’un espace aménagé de manière adapté pour faciliter la vie professionnelle dans une entreprise. Sa disposition et l’agencement du mobilier sont d’autant plus importants lorsqu’il s’agit d’un espace de travail collaboratif. Pour comprendre l’impact et l’utilité d’une bonne installation de ce type d’espace et comment la mettre en œuvre, lisez notre article à ce sujet.
Une nécessité de stabilité et de cadre
Outre un lieu de travail accueillant, confortable (agréable, pièces dédiées pour se réunir, pour s’isoler, pour se restaurer) et adapté (mobilier adapté pour une bonne santé – chaise/bureau), la politique de l’entreprise en matière de santé du salarié et de cadrage des relations humaines est primordiale.
La protection de la santé du salarié sur son lieu de travail, que ce soit sur le plan physique ou psychologique, est une obligation légale de l’employeur. En effet, ce dernier doit d’une part évaluer les risques professionnels potentiels et d’autre part les répertorier dans un document spécifique.
L’entreprise se doit également d’installer le matériel nécessaire au confort de l’employé en termes de matériels ou de mobilier. Ainsi, par exemple, avec l’installation de table de bureaux et de chaises ajustées, le salarié assigné à un poste bureautique verra réduit les risques physiques qui auraient pu l’atteindre en cas d’une position inadéquate et/ou prolongée.
La protection du salarié passe aussi par des actions de prévention, d’information et de formation que l’employeur doit mettre en place.
La santé psychologique du salarié passe par la vigilance de l’entreprise sur les maladies psychologiques, professionnelles telles que le burn-out, la dépression et autres troubles psychiques. Il s'agit aussi d'instaurer d’une vision prenant en compte la qualité humaine du salarié.
Le bien-être du salarié est assuré également lorsque son lieu de travail est sûr du point de vue des cadrages sociaux, notamment avec la lutte contre la discrimination et le harcèlement. Le dialogue et la prévention sont les meilleures armes pour lutter contre ce genre de dérives néfastes. Il est même conseillé de définir un ou plusieurs interlocuteurs / médiateurs estimés comme fiables et de confiance pour permettre aux salariés de s’exprimer en cas de problème sur leur lieu de travail.
Collaborer ou agir ensemble
L’homme est un animal social et cela se révèle d’autant plus vrai dans le milieu professionnel. En effet, les relations humaines sont inévitables et même recherchées par les travailleurs, particulièrement dans un espace de travail collaboratif. Malgré les multiples personnalités qui peuvent être représentées dans une équipe de collaborateurs, ces derniers doivent être en mesure d’articuler conjointement leurs compétences et pour cela la communication est le maître mot. Pour favoriser de bons échanges au sein d’une équipe, l’entreprise doit mettre en place des moyens pour encourager la cohésion. Rien de mieux pour cela que de prévoir des moments de partage, ludiques et informels, permettant aux collaborateurs de dévoiler leur potentiel en matière de savoir-être et de développer des liens forts avec leurs pairs. Ainsi, des activités de groupe, sportives, récréatives ou bien encore motivantes sont idéales. Ce genre d’activités dans le milieu professionnel portent d’ailleurs des noms bien définis : team bulding (entendez littéralement « construction d’équipe »), afterwork (entendez littéralement « Après le travail ».) L’objectif de ce type d’activités est de créer un espace « hors cadre de travail » pour les collaborateurs afin qu’ils puissent librement s’exprimer, prendre confiance en eux et en leur équipe. Cela leur permet aussi de développer des mécanismes de collaboration qu’ils pourront ensuite appliquer au quotidien.
Le collaborateur, moteur de l’entreprise
Une entreprise sans collaborateur est comme une coquille vide : les collaborateurs donnent vie à celle-ci en lui insufflant leurs compétences, leur savoir-faire et leur savoir-être. De nos jours, la rémunération n’est qu’un critère parmi tant d’autres pour lequel les individus décident d’intégrer une entreprise. Outre aussi la bonne entente avec leurs pairs, ils recherchent et désirent désormais être acteurs d’une cause ou d’une mission : ils souhaitent, par-dessus tout, adhérer à la vision de l’entreprise. En ce sens, leurs tâches et objectifs doivent prendre sens autant au quotidien qu’à long terme. C’est pourquoi il est utile de les inclure pleinement dans les projets et pas seulement en leur imposant des objectifs arbitraires. De plus, la reconnaissance est également un facteur important. Quoique bien rarement demandée, elle est pour autant très appréciée : il faut alors savoir exprimer de la gratitude pour le travail fourni ou même seulement communiquer avec ses collaborateurs quand les objectifs sont atteints et les encourager lorsqu’ils ne le sont pas. Cela permet un regain de motivation pour ces derniers, que le dialogue soit positif ou négatif. Car le dialogue est bien la clé et prendre en considération les retours des employés est un cercle vertueux dans lequel autant les collaborateurs que l’entreprise se retrouvent.
Le travail comme vecteur d’auto-accomplissement
Il est important de prendre en compte le collaborateur comme un individu à part entière, désireux, tout comme l’entreprise, d’évoluer et d’atteindre des objectifs. Le facteur de l’apprentissage ne doit ainsi pas être négligé. Le salarié, bien après les études qui l’ont conduit à son métier, nécessite des formations et des mises à niveau. Cela est bénéfique autant pour son épanouissement personnel que pour la croissance de l’entreprise qui tire parti de la progression du collaborateur : exploitation de nouvelles compétences pour augmenter les aptitudes à créer de la valeur ajoutée. L’entreprise doit donc accepter de consacrer un temps à la formation du collaborateur et lui fournir l’ensemble des outils nécessaires afin qu’il puisse s’accomplir dans son travail.
Vous l’aurez alors compris, la collaboration passe obligatoirement par le bien-être de chaque individu d’une équipe. Différents facteurs concourent à ce but, mais il n’est pas évident d’entreprendre une telle démarche de contentement des besoins, pourtant nécessaire.
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