La communication numérique est devenue de nos jours compliquée, qu'il s'agisse de communication commerciale ou sociale. Différents concepts entrent en jeu, tous aussi important les uns que les autres : « gérer le temps disponible pour cette activité », « trouver des messages à dire assez souvent mais pas trop », « toucher le plus de contacts possibles », « garder le contact avec les anciens » et « Mais ce réseau social est toxique !! ». Il est compréhensible de s'en sortir avec difficultés. D'autant plus quand la communication est nécessaire pour l'activité « commerciale ».
Sur internet, les communications ont commencé par les mails (fin des années 1960) puis par les outils de discussion instantanée, comme IRC (moitié de l'année 1988). Petit à petit sont arrivés d'autres outils, nouveaux ou dérivés d'existants. Et certains de ces outils sont propriétaires, utilisant des protocoles secrets, limitant les échanges entre internautes, séparant leurs utilisateurs et les autres personnes, surveillant les utilisateurs et visiteurs, collectant des données personnelles à des fins commerciales, obligeant les personnes à créer des comptes pour accéder à certains contenus et/ou fonctionnalités, voire toutes.
Les exemples sont nombreux : facebook (et instagram), tiktok, spotify, pinterest, twitter, etc.
Attirant des utilisateurs en leur offrant des possibilités de contacter toujours plus de personnes, ces services ont tendance à emprisonner leurs utilisateurs, en limitant les échanges avec l’extérieur. Le dernier exemple en date est la suppression ou plutôt le passage en payant des API de twitter, forçant les utilisateurs à n'utiliser que les outils officiels du réseau, supprimant les possibilités de crossposting ou d'applications limitant l'impact des algorithmes de twitter.
Le dessinateur américain « The Oatmeal » avait publié une bd en quatre cases donnant l'exemple de Facebook : Reaching people on the internet. Le dessinateur français « Boulet » avait aussi publié quelques cases sur le même sujet : Le réseau social
Que faire ?
Heureusement, les protocoles ouverts construits avant cette mode existent toujours et sont toujours utilisables.
Le protocole ouvert RSS par exemple (en particulier sa version Atom) permet à chacun de recevoir, via un agrégateur de son choix, de se tenir au courant de nombreuses publications : articles de presse, billets de blog, webcomics et même flux du Fediverse. Et les agrégateurs sont nombreux. Plus nombreux en libre qu'en propriétaire d'ailleurs. On peut citer, entre autres : Mozilla Thunderbird, QuiteRSS, GNOME Web, Miniflux, Zimbra. Le problème du RSS est qu'il s'agit d'une communication purement descendante, mais qui peut se transformer en échange si les liens pointent vers des pages avec commentaires ou formulaires de contact
Il est possible aussi d'utiliser la newsletter, qui n'est rien d'autre qu'un mail d'information envoyé à toute une liste de personnes. Et nous savons que les mails sont encore assez ouverts pour être utilisés et lus depuis de nombreux outils sur de nombreux appareils. De plus, il est tout à fait possible pour un utilisateur de répondre à un mail pour donner son avis ou demander d'autres informations.
Et bien sûr, pour une autre utilisation, il existe des réseaux sociaux ouverts qui peuvent être consultés et enrichis par divers outils (applications, interfaces web, lignes de commande, etc.) Mastodon et les autres outils du Fediverse sont construits pour être décentralisés et interopérables, ce qui permet à chacun de se construire ses propres moyens de consultation, voire ses propres outils.
Point bonus
Un des gros avantages des RSS, des newsletters, du fediverse est que leurs flux de données sont « bruts », sans algorithmes de tris ou de filtres. Alors que certains réseaux sociaux mettent en avant des messages tendancieux (voire violents ou haineux) dans le but d'attirer l'attention et l'utilisation, ou insèrent des « contenus sponsorisés » (publicités, donc) ou encore masquent d'autres messages pour ne pas faire passer certaines idées, les outils cités ci-dessus n'imposent rien que les choix de l’émetteur et du destinataire. Ce qui conduit à un apaisement de la communication.
Le second avantage commun à ces solutions est de fortement réduire les possibilités de traquer les utilisateurs, leurs habitudes, leurs données.
Le RSS étant purement descendant, l'organisation qui l'a mis en place ne sait pas qui le consulte ni à quel moment.
Les newsletters se basent sur une liste d'adresses e-mail, mais encore une fois, à part ça, aucune donnée n'est collectée sur ce que fait l'utilisateur. L'a-t-il lue ? En reçoit-il d'autres ? Lesquelles ? Impossible à savoir, impossible de recouper ces informations pour construire un profil puisqu'elles n'existent pas. Ce qui est, pour rappel, une très bonne chose pour l'utilisateur.
Quant à Mastodon, sa décentralisation réduit fortement le risque de surveillance des utilisateurs et de leurs habitudes. La possibilité de créer sa propre instance, même si elle est techniquement compliquée et donc limitée à certains professionnels, peut faire disparaître cette surveillance.
Qui est concerné ?
Le constat en début de cet article et les actions proposées à la suite participent à une meilleure hygiène de l'internet. Pour toutes les personnes l'utilisant. Et comme tout le monde est concerné, tout le monde peut agir.
Pour les personnes qui envoient la communication, il devient nécessaire de faire des choix sur les outils qu'elles utilisent et sur les protocoles qu'elles proposent à leurs destinataires. Choix malheureusement pondéré par l'état actuel d'internet et le poids des multinationales bien implantées.
Pour les personnes réceptrices, il peut être nécessaire de réduire leur utilisation d'outils problématiques, ainsi que d'interpeller leurs interlocuteurs pour demander plus de moyen de communication (une véritable newsletter en plus d'une page facebook) ou des moyens moins toxiques (un flux sur Mastodon au lieu d'un flux sur Twitter).
À chacune et chacun d'entre nous d'apporter sa petite pierre, sa petite action, à l'édifice pour qu'il en devienne meilleur. Comme on dit chez Framasoft : « La route est longue mais la voie est libre ».
Et Algoo ?
Chez Algoo, nous sommes conscients de ces problèmes et nous devons trouver un compromis dans notre communication entre le nombre de personnes que nous voulons contacter et l’éthique des outils employés.
C'est parce que nous avons cette conscience que nous proposons : un blog hébergé chez nous, une newsletter concoctée par nos soins, un compte Mastodon. Nous vous invitons à les rejoindre en cliquant sur les liens ci-dessus.
C'est aussi parce que nous avons cette conscience que notre outil Tracim propose des APIs ouvertes, des protocoles d'échanges comme WebDav et CalDav ou la possibilité de télécharger et téléverser des fichiers via une simple page web.